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[Pilier] EMR en Pays de la Loire : où en sommes-nous ?

Énergies renouvelables

Le mois dernier, le constructeur General Electric a signé son premier contrat avec la Chine pour une commande de 3 éoliennes offshore, et doit produire dans son usine de Montoir, jusqu’à 2018, 66 turbines et nacelles pour le parc de Merkur, en mer du Nord. L’occasion de faire sur le point sur l’état des lieux et l’immense potentiel de la filière des Énergies Marines Renouvelables (EMR) en Pays de la Loire.

 

L’éolien en mer prend le vent

Les Pays de la Loire concentrent au 31 décembre 2016 un parc éolien total terrestre installé de 733 mégawatts (MW), sur un total national de 11 670 MW.

Mais surtout, la dynamique engagée fin 2009 par la CCI Nantes St-Nazaire avec STX et le Grand Port Maritime, autour de l’éolien offshore fait aujourd’hui des Pays de la Loire un des territoires français leader dans le domaine des énergies marines renouvelables (EMR).

STX France a concrétisé cette diversification du territoire en réalisant dès 2011 la fondation du prototype de l’Haliade 150 installée au Carnet. Puis le chantier nazairien, spécialisé dans la construction de grands paquebots, a confirmé cette diversification en créant une usine qui produit aujourd’hui deux sous-stations électriques de champs éoliens destinés à l’Europe du Nord.

Plusieurs PME regroupées au sein du cluster Neopolia EMR ont développé des compétences dans le domaine de l’éolien offshore et sont devenues des fournisseurs de composants et de solutions dans ce domaine.

Deux projets de parcs éoliens offshores (fixés au fond marin) doivent commencer leur construction à partir de 2018 et de 2019 : respectivement le parc de Saint-Nazaire composé de 80 éoliennes de 6 MW chacune (480 MW), à 12 km au large des côtes sur une zone de 78 km², et le parc des îles d’Yeu-Noirmoutier composé de 62 éoliennes de 8 MW chacune (496 MW), à 11 et 17 km des côtes des îles. L’objectif est de produire l’équivalent de la consommation en électricité de 750 000 personnes, soit plus que la population actuelle de la Vendée.

En parallèle, le potentiel de la région permet d’expérimenter de nouveaux types d’éoliennes, comme celles flottantes. Au large du Croisic, le site d’expérimentation SEM-REV de l’École Centrale de Nantes accueillera la première éolienne flottante (FLOATGEN) de France avec une puissance de 2 MW. Le Floating Wind Power Atlantic Forum ouvrira ses portes du 2 au 4 octobre prochains, porté par les Régions Bretagne et Pays de la Loire. Cet événement dédié à l’industrie de l’éolien flottant, offrira une présentation des projets français et une revue détaillée des projets internationaux.

 

L’hydrolien suit le courant

Moins massive que le développement de l’éolien, l’énergie hydrolienne est majoritairement portée par GE Renewable Energy en Pays de la Loire. La branche énergie de General Electric a fait appel cette année au groupement de PME Albatros, membres de l’IRT Jules Verne de Nantes. L’objectif était de concevoir une pale creuse d’hydrolienne en composites. Ce procédé permet de produire à bas coût, en série et de manière automatisée des grandes pièces en matériaux composites. Il permet de supprimer les étapes d’assemblage et de collage pour la fabrication de la pièce et de co-mouler les brides métalliques à la base des pales. Cela permettra la production de pales en série (jusqu’à 1000 par an) à bas coût pour répondre au marché des énergies renouvelables. Le coût de développement de 2,6 millions d’euros a été pris en charge par les PME, le Programme Investissements d’Avenir et les régions Pays de la Loire et Bretagne.

 

L’houlomoteur, en cours d’expérimentation

En 2017, le site d’exploitation SEM-REV doit accueillir les prototypes houlomoteurs de Geps Techno et de Pytheas Technology pour tester leurs technologies basées sur l’énergie des vagues, grâce au programme européen FORESEA. Geps Techno  testera le projet IHES, en visant à valider la performance de la récupération d’énergie par stabilisation à
travers le test en mer d’une plateforme autonome. Cela permettra également de développer les outils de conception, et notamment les
modèles numériques qui optimiseront les produits de demain. Les innovations de ce programme sont nombreuses : stockage d’énergie hybride (batteries et supercapacités), stabilisation pilotée, régulation sans capteur mécanique… La société Geps Techno développe également à Saint-Nazaire, un projet multi-énergie, M-Liner, qui rassemblerait différents modes de production électrique sur une seule plateforme. Quant au projet PywEC de Pytheas Technology, le test porte sur l’objectif de développement d’une génératrice innovante dédiée aux énergies renouvelables (adaptée aux mouvements lents et variables), en la testant sur le premier système houlomoteur français.

 

L’énergie thermique marine atteint ses premiers degrés

Produite grâce à l’exploitation de la différence de température entre les eaux de surface et les eaux profondes des océans, cette énergie a un avenir prometteur. DCNS fait figure de pionnier du domaine. Son centre d’ingénierie est situé à Indret (44), et le projet de R&D Marlin, cofinancé par la région des Pays de la Loire et retenu par l’Ademe lors d’un Appel à manifestation d’intérêts, a permis de lever les derniers verrous technologiques.

Une filière soutenue par une forte dynamique d’innovation…

La loi Grenelle I fixe à 23% minimum la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie totale nationale à l’horizon 2020, et à 21% pour le SRCAE des Pays de la Loire (Schéma Régional Climat Air Énergie). Les Pays de la Loire visent le leadership français sur les EMR. La région concentre aujourd’hui 874 emplois, sur 2086 emplois à l’échelle nationale, soit près de 42 % des emplois de la filière des EMR, ce qui en fait une partie intégrante de la stratégie économique de la région.

Regroupés au sein du RFI (Recherche – Formation – Innovation) WEAMEC*, les acteurs académiques et les industriels contribuent à la construction de spécialités dans la chaine de valeur des EMR : modélisation, fondations, ancrages, résistance à la corrosion, composites grande dimension, pilotage et gestion de parcs en mer…

Les Pays de la Loire se sont dotés de capacités permettant de développer ces expertises depuis le laboratoire jusqu’au démonstrateur industriel en situation réelle.

Signe de ce dynamisme : un quatrième technocampus doit ouvrir ses portes en 2017 à Bouguenais (44), dans le but d’accueillir les équipes R&D de la co-entreprise General Electric-Alstom (environ 250 salariés) pour développer la filière des EMR.

 

*WEAMEC : West Atlantic Marine Energy Center

 

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